gemmothérapie : framboisier jeunes pousses

 

(Précis de Phytothérapie, de Christian Escriva)

 

Rubus idaeus L., jeunes pousses

 

Le Framboisier, bien connu pour ses variétés cultivées, se trouve couramment à l’état sauvage, en zone de montagne, souvent en sous-bois.

 

Il est certes apprécié pour ses fruits, mais la phytothérapie européenne traditionnelle le connaît aussi, au même titre que d’autres représentants de la famille des rosacées dont il fait partie, comme un astringent, utile dans le traitement des diarrhées, de certaines pathologies de la région ORL (irritations de la gorge, pharyngites…), les stomatites, les gingivites…

Cette propriété n’est pas très originale, elle appartient à beaucoup d’espèces de cette famille, la Ronce par exemple (Rubus fruticosus), ou bien l’Aigremoine (Agrimonia eupatoria).

Mais la pharmacopée de certaines tribus d’indiens d’Amérique du Nord a relevé une propriété bien plus significative, une action hormonale. Cette propriété a été confirmée par certaines études scientifiques, vers le milieu du siècle dernier – il faut dire cependant que les résultats en sont contestés, et d’autres travaux souhaitables.

La gemmothérapie s’est intéressée au Framboisier : ce sont les jeunes pousses prélevées au moment très précis du débourrage qui sont utilisées. La période possible pour la cueillette est très brève, quelques jours à peine : les pousses croissent très rapidement, après l’éclosion, et dépassent vite la taille requise pour un usage en gemmothérapie. Il faut préférer les framboisiers sauvages, de sites convenables bien sûr du point de vue écologique.

 

Les propriétés principales de cet extrait concernent la sphère gynécologique : il agit comme un régulateur hormonal d’utilisation très souple. Il ne parait pas avoir d’effet plus œstrogène-mimétique que progestérone-mimétique, ou réciproquement ; son action rééquilibrante hormonale parait aller dans le sens qui est nécessaire. La question des effets hormonaux de certaines plantes est très complexe, bien loin d‘avoir été pleinement comprise.

Certaines espèces, telle l Sauge officinale, ont une action œstrogène-mimétique bien caractérisée. Il est bien moins évident de citer des espèces à effet véritablement progestérone-mimétique : ces plantes, quand elles ont une action pouvant être qualifiée ainsi, peuvent agir par des effets indirects, anti-œstrogène-mimétique par exemple

L’extrait de Framboisier peut être indiqué dans nombre de pathologies caractérisées par un déséquilibre hormonal, il est la plupart du temps associé à une ou plusieurs autres plantes, à effet plus ciblé, sous forme d’huiles essentielles ou d’alcoolatures. Il apparaît comme une sorte de « toile de fond » de nombre de traitements gynécologiques, dans la cadre des médecines naturelles. Le Framboisier, sous la forme de ses jeunes pousses préparées en gemmothérapie, apparaît comme véritable « plante compagne » de la femme, de l’adolescence à la vieillesse.

 

Il est utile dans les dysménorrhées ‘(chez les jeunes filles notamment), les aménorrhées (primaires ou non),le syndrome prémenstruel, les irrégularités du cycle, le fibrome : dans ce dernier cas, l’action astringente propre à de nombreuses rosacés complète les effets de rééquilibration hormonale, ainsi qu’un probable effet myorelaxant pour l’’utérus.

 

Il est indiqué dans les kystes ovariens, les endométrioses, les mastoses, les métrorragies, les ménorragies, la stérilité. C’est un remède intéressant à utiliser pendant la grossesse, après l’accouchement ou après une IVG (aux côtés de l’Alchémille prise en infusion ou ne alcoolature…)

En cures régulières, c’est un grand remède des ménopauses précoces (il relance l’activité ovarienne), de la pré-ménopause et de la ménopause, quand celles-ci sont accompagnées de désagréments tels que les bouffées de chaleur (il est dans ce cas associé à Vaccinium vitis-idaea) et l’instabilité d’humeur.

Certaines femmes sensibles décrivent les effets neurotoniques, et rééquilibrants du système neurovégétatif, de cette préparation de gemmothérapie : les liens subtils entre la production d’hormones ovariennes et celle de neurotransmetteurs sont encore imparfaitement compris.

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Date de dernière mise à jour : 27/05/2021

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